Travailler ensemble pour un monde plus sûr
Soutenons la participation de Taïwan à INTERPOL
en qualité d’observateur
Taipei, novembre 2018
Dans un monde globalisé propice à la propagation de la criminalité transnationale, il est impératif d’assurer et promouvoir une coopération la plus étroite possible entre les services de police à travers le monde. Inclure Taïwan dans l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) est nécessaire pour pouvoir atteindre l’objectif d’INTERPOL, à savoir « assurer et développer l’assistance réciproque la plus large possible de toutes les autorités de police criminelle ». Taïwan souhaite travailler aux côtés des forces de l’ordre du monde entier dans la lutte contre la criminalité, pour pouvoir combler la lacune au sein du réseau de sécurité mondial et contribuer aux efforts globaux dans un monde plus sûr.
La lutte contre la criminalité internationale ne doit pas écarter Taïwan dont les efforts en la matière sont reconnus par tous
22ème économie mondiale et 17ème exportateur du monde, la ROC (Taïwan) se situe géographiqument entre l'Asie du Nord-Est et l'Asie du Sud-Est. Selon le site du magazine Forbes, Taïwan s’est imposé comme le meilleur pays au monde pour vivre à l’étranger dans un sondage auprès des expatriés en 2016. Dans l’étude sur l’Indice mondial de la paix publié en 2018 par l’Institute for Economic and Peace (Institut pour l’Economie et la Paix), un think-tank international basé en Australie, Taïwan occupe la 34ème place dans un classement de 163 pays. Néanmoins, à un moment où les risques de la cybercriminalité et du terrorisme ne cessent de s’accroître, il est indispensable que Taïwan puisse coopérer avec les autorités policières du monde entier afin d’affronter les criminels transfrontaliers et les terroristes, en vue de consolider son travail en matière de sécurité publique.
L’absence de Taïwan crée des brèches dans la transmission internationale de renseignements et permet aux criminels d’en tirer profit
Pour des raisons politiques, Taïwan a perdu son statut de membre d’INTERPOL il y a plus de 34 ans. Incapable d’obtenir les informations sur les crimes majeurs partagées en temps réel par INTERPOL via son Système mondial de communication policière I-24/7 avec sa Base de données sur les documents de voyage volés et perdus (SLTD), Taïwan voit sa capacité compromise lors du contrôle de sécurité aux frontières, ou dans la lutte contre la criminalité internationale tels que le terrorisme et le trafic d’êtres humains. L'échange de renseignements essentiels n'est pas effectué en temps utile et Taïwan n’est pas sur un pied d’égalité en la matière en raison de son exclusion d’INTERPOL depuis de longues années. Le pays éprouve par ailleurs de grandes difficultés dans sa participation à des conférences, manifestations et formations techniques appropriées. Une telle situation pourrait entraîner une faille majeure dans le réseau mondial de lutte pour la sécurité et contre le terrorisme.
L'ingérence politique n’a pas sa place dans le besoin mondial en matière de sécurité
En 2016, Taïwan a demandé pour la première fois d’assister à titre d'observateur à la 85ème Assemblée générale d’INTERPOL. En 2017, le pays a demandé à l'Organisation d'envoyer une Cellule INTERPOL de soutien aux grandes manifestations (IMEST) à Taïwan pour favoriser les efforts du maintien de sécurité lors des Universiades 2017 de Taipei. La demande a été rejetée par INTERPOL, qui a mis en avant la Résolution permettant à la République populaire de Chine d’entrer à l'Organisation en 1984. Celle-ci a suggéré de contacter le Bureau central national (BCN) à Pékin pour traiter cette question. Les résolutions d’INTERPOL et leurs dispositions ultérieures ne doivent en aucun cas prévaloir sur les dispositions de son Statut visant à promouvoir la coopération policière internationale et à interdire les ingérences politiques.
Taïwan est disposé à partager et à échanger ses expériences en matière de lutte contre la criminalité transfrontalière
Au fil des ans, Taïwan n'a ménagé aucun effort pour faire face à la criminalité transfrontalière. Le pays a réussi à déjouer, en coopération avec les services policiers étrangers, plusieurs infractions transnationales, un raid à grande échelle a été notamment mené conjointement avec la police thaïlandaise, contre un crime économique transnational en 2018, récupérant 120 millions de bahts. Dans la même année, un député municipal philippin impliqué dans un trafic de drogue et réfugié à Taïwan a été arrêté grâce à la collaboration de la police philippine. En octobre 2017, le système financier taïwanais a été attaqué par des hackers. Grâce aux renseignements fournis par des Bureaux centraux nationaux de certains pays membres d’INTERPOL, le pays a pu intercepter avec succès plus de 60 millions de dollars. Les excellents résultats ont obtenu la reconnaissance et capté l’attention de la communauté internationale. En adhérant aux valeurs et aux concepts communs en matière de lutte contre la criminalité, nous espérons oeuvrer avec tous les partenaires pour un monde plus sûr. La participation de Taïwan à INTERPOL permettra de combler cette lacune au sein du réseau de sécurité mondial.
Compter sur l’esprit de bon vosinage de Taïwan pour un monde plus sûr
La police de chaque pays a pour mission et responsabilité de combattre la criminalité. Un pays seul ne peut pas mettre en oeuvre la prévention et la lutte contre le terrorisme, la cybercriminalité et les organisations criminelles, les crimes émergents, trois domaines clés énumérés dans le Cadre stratégique d’INTERPOL pour la période 2017-2020. Taïwan, en tant que membre de la communauté policière mondiale, ne doit naturellement pas rester à l'écart. Le pays a l’obligation et la responsabilité, mais aussi une forte volonté et capacité de lutter aux côtés des forces de l’ordre du monde entier.
Le besoin mondial en matière de sécurité et de justice dans la société prime sur les barrières géographique, raciale et politique. Nous vous remercions de nous soutenir dans nos efforts pour participer à la prochaine Assemblée générale d’INTERPOL en qualité d'observateur et aux réunions, mécanismes et formations d'INTERPOL. Nous vous invitons aussi à plaider pour la participation pragmatique et significative de Taïwan à INTERPOL dans les événements internationaux à venir.
TSAI Tsan-Po
Chef du Bureau des enquêtes criminelles
Ministère de l’Intérieur
ROC (Taïwan)